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Les 10 ans du .bzh

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L’histoire de la création du domaine internet en .bzh, symbole de l’identité bretonne sur la toile, est un véritable feuilleton qui s’étend sur plus de dix ans, entre espoirs, démarches administratives et victoires. Ce projet, initié en 2004 et devenu réalité en 2014, est aujourd’hui en 2024 la première extension régionale française.

Un projet porté par la Bretagne pour affirmer son identité numérique

Les premiers pas du .bzh

Tout commence au début des années 2000 sur les bancs de l’Assemblée nationale, avec Christian Ménard qui imagine un moyen de renforcer la visibilité de la Bretagne sur la scène internationale, en particulier sur Internet. Avec son assistant parlementaire, Jean-François Le Goff, il élargit la réflexion et suggère de créer une extension propre à la Bretagne, comme cela sera fait avec le domaine .cat pour la Catalogne en 2006.

Cette idée prend rapidement forme, et dès 2007, une pétition en ligne est lancée, rencontrant un large succès. Des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent, y compris celles de collectivités bretonnes, dont le Conseil Régional de Bretagne, qui émettent des vœux en faveur de ce projet. Ce soutien populaire crée un élan fort en faveur du .bzh.

Une mobilisation régionale

En 2007, la Région Bretagne prend officiellement le relais en lançant une étude de faisabilité. Un an plus tard, en 2008, une structure est créée pour porter la candidature de la Bretagne auprès de l’ICANN, l’Autorité mondiale de régulation des noms de domaine sur Internet. Cette association, soutenue par la Région, doit démontrer l’intérêt de la population pour ce projet et en prouver la viabilité économique et culturelle. La Bretagne, forte de son histoire et de son patrimoine culturel, porte un projet solide, appuyé par de nombreux acteurs et réseaux locaux.

L’aboutissement du projet

Après des années de démarches, le 28 février 2014, l’ICANN valide la demande bretonne. Le .bzh devient officiellement une nouvelle extension, la première en France attribuée à une région. Ce succès n’est pas uniquement symbolique : il représente la reconnaissance d’une identité régionale forte et la possibilité pour les entreprises, associations et citoyens bretons de se distinguer sur la toile.

Aujourd’hui, le .bzh est plus qu’une simple extension, c’est un marqueur identitaire et un outil au service de la Bretagne, qui se tourne résolument vers l’avenir, portée par la fierté d’un héritage et d’une culture enracinée.

La gestion et le développement du .bzh

L’extension internet .bzh est aujourd’hui gérée par l’association www.bzh qui a porté le dossier originel. Par délégation de l’ICANN, l’association assure la gestion et la promotion de ce territoire numérique dédié à la Bretagne, sa culture et ses langues.

L’une des missions clés de l’association est la gestion quotidienne de l’extension. Cela inclut le suivi des enregistrements, la promotion du domaine auprès des entreprises et des institutions, mais aussi l’évolution de l’extension pour répondre aux besoins croissants des utilisateurs. Mais l’association ne s’arrête pas là. Elle œuvre également pour la diffusion des usages du web en Bretagne, en mettant en place des outils et des services numériques pour les acteurs locaux notamment dans le domaine de l’e-commerce. Elle a également lancé Postel, un service de messagerie sécurisé qui s’appuie sur l’identité numérique bretonne en utilisant le domaine .bzh pour offrir une adresse email personnalisée aux particuliers et aux entreprises.

Rendre la Bretagne visible sur le web

Dans le cadre de son engagement pour le développement numérique de la Bretagne, l’association porte également le fonds de dotation Bretagne Numérique, une initiative visant à soutenir la visibilité de la Bretagne sur le web. L’un des projets marquants dans ce domaine a été la candidature pour l’emoji drapeau breton, le Gwenn ha du, auprès du consortium Unicode, l’organisme qui gère les emojis utilisés sur les plateformes numériques à travers le monde.

Une communauté active et pérenne

En 2024, près de 13 000 noms de domaine en .bzh sont enregistrés, témoignant de l’adoption croissante de cette extension par les institutions, entreprises, associations et citoyens. Cette communauté est aujourd’hui très active, animée par un véritable sentiment d’appartenance à la Bretagne et par une volonté de promouvoir la culture bretonne à l’échelle numérique.

La majorité des EPCI (Établissements Publics de Coopération Intercommunale) bretons ont adopté l’extension .bzh pour leurs sites, un signe fort de l’implication des autorités locales dans la mise en valeur de l’identité régionale. D’ailleurs, 20% des communes bretonnes utilisent aujourd’hui l’extension .bzh pour leur nom de domaine, un chiffre qui démontre l’ancrage du projet dans le tissu institutionnel breton.

Quel avenir pour le .bzh ?

La Bretagne sur le Web

Depuis sa création, le domaine .bzh connaît une croissance soutenue, véritable motif de satisfaction pour les acteurs impliqués dans ce projet. Aujourd’hui, le nombre d’enregistrements du .bzh atteint celui du domaine .wales, représentant le pays de Galles, et est en passe de dépasser l’extension .scot, utilisée pour l’Écosse. L’objectif pour 2025 : atteindre les 15 000 noms de domaines enregistrés.

Développer de nouveaux services pour soutenir cette croissance

Dans un contexte où la cybersécurité devient une priorité pour les entreprises et les institutions, le .bzh s’engage à offrir une offre élargie de services autour de la sécurité numérique. L’association propose gratuitement à tous les détenteurs d’un nom de domaine en .bzh un dispositif d’alerte au service de leur réputation et de leur sécurité électroniques. Baptisé Secure.bzh, il scrute quotidiennement la toile et signale au détenteur d’un nom de domaine, à l’association .bzh et au bureau d’enregistrement les abus qu’il repère.

Un autre axe de développement porte sur l’aide à la configuration sécurisée des noms de domaines et des services de messagerie électronique internet.bzh qui sera mis en ligne au 1er trimestre 2025, sur le modèle de solutions comme internet.nl.

Pour plus d’informations : www.pik.bzh

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