Les Bretons de Montréal en podcast

Originaire du Finistère nord, passionnée par le son et les documentaires radiophoniques, Aziliz Peaudecerf vit à Montréal où elle s’est installée dans le cadre de ses études en journalisme. Elle en profité pour réaliser une série de podcasts publiés par Ouest-France dans lequel elle est parti à la rencontre des Bretons du Québec et de leurs descendants.

Tereze et Ewen Konan, deuxième génération de Bretons installés au Québec en compagnie de leurs enfants.
Crédit photo : Aziliz Peaudecerf. Tereze et Ewen Konan, deuxième génération de Bretons installés au Québec en compagnie de leurs enfants.

« Dans les années 1950, c’était plus facile de rester breton au Québec qu’en Bretagne ». Ainsi s’exprimait dans un enregistrement de Kristian Braz, l’écrivain Jakez Conan qui a émigré au Québec dans les années 1950. C’est une des archives dans laquelle a puisée l’autrice de cette série afin de remonter le fil de l’histoire. Derrière son propre micro on retrouve aujourd’hui son fils, Ewen, ainsi que sa petite-fille Gwen, rencontrés cette année à Montréal. Comme d’autres témoins, c’est en breton qu’ils lui ont raconté les joies et les peines associées à leur émigration et leur condition de Breton du Québec. « La famille Conan, représentée par cinq générations qui ont conservé leur langue m’a servi de fil conducteur, explique la journaliste. Elle m’a permis d’aborder de nombreuses questions sous-jacentes à l’histoire de l’émigration en général ».

La mémoire des mots

A raison d’un épisode publié par semaine sur le Mur des podcasts de Ouest-France, la série décrit les conditions de départ mais aussi de vie des Bretons du Québec, leur proximité avec les autres Celtes du Canada ainsi que la naissance de l’Union des Bretons du Québec.  Ayant été elle-même scolarisée en breton, à Diwan, Aziliz s’est logiquement intéressée à la manière dont les familles ont gardé vivantes leur identité bretonne et leur langue familiale. Dans son dernier épisode, avec les plus jeunes, elle aborde aussi l’avenir et la manière dont une culture dite minoritaire peut évoluer, voire survivre, loin de son berceau d’origine.

« Je me suis intéressé aux familles bretonnantes en particulier car je savais qu’ils avaient forcément un rapport différent à leur terre d’accueil et aux Québécois, eux-mêmes engagé dans un combat pour la survie de leur langue et culture. J’ai aussi remarqué qu’ils avaient gardé un lien sans doute plus étroit avec la Bretagne du fait qu’ils étaient eux-mêmes locuteurs de breton. Je crois que c’est en partie toujours vrai aujourd’hui. Les Bretonnants du Québec semblent plus reliés à la réalité de la Bretagne d’aujourd’hui que certains émigrants bretons qui peuvent parfois en avoir une image idéalisée ou folklorique. La langue permet peut-être aux Bretons et à ceux qui s’intéressent à la Bretagne d’aller plus loin. Il y a d’ailleurs à Montréal un groupe Facebook destiné à la pratique du breton au Québec. »

Des Bretons biens vus au Québec

Les passionnés de l’histoire de l’émigration bretonne en Amérique du Nord s’intéresseront aux nombreuses similarités avec le destin des Bretons des Etats-Unis, notamment leur origine, souvent du centre-Bretagne cornouaillais. A la différence de New-York qui attira la plus grande partie des Bretons, au Québec, ces derniers ont davantage essaimé dans d’autres régions plus rurales de la Province où leur savoir-faire agricole était valorisé.

« Les Bretons sont plutôt bien vu au Québec, leur ouverture sur le monde et leur culture festive et musicale, assez proche de la culture Québécoise, est appréciée »

Si la série de podcasts est proposée en langue bretonne, chaque publication est accompagnée d’un article en français sur le mur des Podcasts de Ouest-France. En attendant son retour au pays, les Bretons du Québec auront surement le plaisir d’écouter Aziliz de vive voix leur conter l’histoire de leurs prédécesseurs et quelques pages de l’histoire contemporaine de la Bretagne.

Découvrez l’histoire des Bretons du Québec sur le mur des podcasts de Ouest-France