Des ambassadeurs De Bretagne au Consulat
C’est au Consulat de France que les Bretonnes et Bretons de New-York ont rassemblé les amis de la Bretagne pour ouvrir la Fête de la Bretagne 2023. Deux cent personnes ont participé à cet événement parrainé par la Région Bretagne qui a aussi décerné des diplômes d’ambassadeurs des Bretons du Monde.
Huîtres, galettes-saucisse, gâteau breton, rillettes de sardine, vins transportés à la voile jusqu’à New-York par l’entreprise Grain de Sail, partenaire de l’événement : les Bretons de New-York n’ont pas failli à leur réputation. C’est ce qu’a rappelé Sean Lane, le Président irlandais de la grande parade de la Saint-Patrick, à laquelle la Bretagne est officiellement associée via BZH-New-York : « Avec les Bretons, non seulement, il y a toujours de la bonne musique et de l’ambiance, mais en plus on mange bien ! »
Le Vice-Consul de France, Damien Laban a lui aussi salué le dynamisme de l’association BZH-New-York qui a organisé de nombreux événements fédérateurs bien au-delà de la communauté bretonne.
Une reconnaissance méritée
Au fil des décennies, du stade breton à BZH-New-York, nombre d’individus se sont personnellement impliqués dans la vie de la communauté bretonne. Une dizaine d’entre eux ont donc reçu le titre d’ambassadeurs des Bretons du Monde attribué par la Région Bretagne à celles et ceux qui contribuent à son rayonnement dans le monde. Parmi elles, Jo Robin, ancien animateur du stade breton. Il est aussi président d’honneur de BZH-New-York. A 91 ans, il participe toujours aux activités de l’association et fait le lien entre les anciens établis à New-York dès les années 1950 et les actifs d’aujourd’hui. C’est aussi le cas de Bernard Le Bris, un concarnois qui a fait carrière dans la restauration et reste un des acteurs les plus dynamiques de la diaspora bretonne à New-York.
Le repas dit des « anciens » organisé par BZH-New-York Chez Olivia, le restaurant tenu par le chef breton originaire de Pleyben, Vincent Caro, est lui aussi un remarquable exemple de continuité de la chaîne de solidarité qui unit les Bretons de New-York depuis près d’un siècle et demi. Une soixantaine de personnes s’y sont retrouvé à Astoria, dans le Queens, où vivent la majorité des Bretonnes et Bretons arrivés dans les années 1950 et 1960. Tous où presque sont originaires des environs de Gourin, Guiscriff, Roudouallec, Scaër, Querrien ou encore Le Saint . Un mouchoir de poche vu de New-York. Une terre d’origine pourtant bien vivante pour la plupart.
Les Bretons, rois du Queens !
François Le Lann, du village des Kaolins à Guiscriff, n’a rien oublié de son enfance. « Aujourd’hui encore, je parle mieux le breton que l’anglais ou le français, glisse-t-il en souriant en passant du français au breton, après plus de soixante ans passés à New-York ». Certains se sont mariés à d’autres Bretons, d’autres ont formé des couples mixtes et ont fondé des familles qui naviguent souvent d’une rive à l’autre de l’Atlantique .
Cet après-midi-là, le patio de Chez Olivia a bien des accents centre-breton. Etonnés de voir ces jeunes musiciens venus de Bretagne reprendre les chansons de leur ami Youenn avec aisance et de converser naturellement en breton, les anciens se lèvent spontanément lorsque Typhaine Corre et Tangi Merien lance un Bro gozh à faire pleurer le Bronx. Le visage grave et la main sur le cœur, certains peinent à dissimuler une larme.
Séparés par l’histoire, la géographie, les générations et l’exil, rassemblés dans le Queens par BZH-New-York pour fêter la Bretagne, les uns et les autres ont conscience de vivre un de ces moments exceptionnels de la vie bretonne dans le monde. « Nous allons essayer d’en faire plus encore, a lancé Sophie Raubiet, présidente de l’Association BZH-New-York. Il y a la fête de la Bretagne, le Noël des Bretons et nous réfléchissons à l’organisation d’un grand fest-noz et d’autres événements ».