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Stage de 3e : “On nous dit que notre avenir se joue là”

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Ces premiers pas dans le monde du travail sont souvent un moment de stress pour les collégiens. Mais encore plus pour leurs parents, qui se projettent dans l’avenir professionnel de leurs enfants.

Sans réseau, il n’est pas toujours facile pour les collégiens de trouver leur stage (Adobe Stock).

Chaque année, quelque 800 000 collégiens effectuent un stage en entreprise. “L’occasion de découvrir le monde du travail, partager le quotidien de professionnels et bénéficier d’une expérience concrète. Il est aussi l’occasion pour les élèves de gagner en autonomie, de prendre confiance dans un nouvel environnement et de permettre, éventuellement, de confirmer un projet d’orientation”, peut-on lire sur le site du ministère de l’Education.

C’est aussi l’occasion pour de nombreux parents de mettre à profit leur réseau. “Au cours d’une soirée entre amis, j’ai échangé avec un chimiste travaillant à l’université de Rennes. Il a accepté d’accueillir mon fils, un passionné de sciences”, explique par téléphone Armel Treuveur.

Louis, juste à côté du combiné, glisse fièrement son “17,5 de moyenne en physique”. Il effectuera son stage du 19 au 23 février prochain et devrait passer chaque demi-journée de la semaine avec une personne différente du laboratoire. “Ma mère m’a trouvé un super stage !”.

Il peut être ravi alors que la recherche du stage de 3e, une “première expérience inégalitaire du monde du travail”, selon la sociologue Aude Kerviel, semble présager en partie la vie professionnelle des collégiens.

“En 3e, il faut se projeter. Je sais que je vais poursuivre en seconde générale l’année prochaine et que je me spécialiserai ensuite en 1ʳᵉ et Terminale. Mais ça me semble encore loin, même si on nous dit que notre avenir se joue là et qu’il faut trancher entre lycée pro, généraliste ou technologique”, constate Louis.

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J’y vois plus clair maintenant

“La finalité du collège est d’orienter les élèves. Mais à 15 ans, ce n’est pas une décision facile”, analyse Nathalie Even. Son fils Timéo, 14 ans et demi, a effectué son stage en fin d’année dernière. Il a une idée précise de ce qu’il veut faire plus tard et surtout de ce qu’il ne veut pas : “travailler dans un bureau”.

“Il est attiré par les métiers de la charpente. Cela m’inquiète un peu mais il semble décidé. J’aimerais quand même qu’il fasse un second stage pour être sûr de son choix. On a aussi fait des recherches avec lui sur les opportunités professionnelles dans le secteur, et nous l’avons accompagné chez les Compagnons du devoir pour qu’il affine encore son projet”.

Pour son stage, Timéo avait envoyé plusieurs lettres de motivation à des entreprises dans le bâtiment, “que nous avions relues”, mais il n’a pas été accepté. Finalement, il a rejoint l’entreprise de maîtrise d’ouvrage In/ Out Design à Boisgervilly (35), dirigée par son père.

Lylou Mahot, 14 ans, collégienne à Montfort-sur-Meu (35) a elle aussi essuyé plusieurs refus avant de trouver son stage. Intéressée par le droit et l’immobilier, elle voulait le réaliser chez un notaire. Elle a déposé son CV dans les études de sa ville, “en l’axant sur les langues, mon point fort : j’apprends l’espagnol, l’anglais le latin et le grec -, et mon implication dans le club de roller de Monfort. Mais je n’ai pas été prise”.

Elle n’a pas souhaité solliciter le réseau de ses parents ni réaliser de stage dans leur entreprise, car “ils travaillent dans des bureaux et moi j’ai besoin de contacts”.

Lylou a finalement intégré une boutique – salon de thé, installée dans sa ville, “pour faire de la vente, un autre domaine qui m’intéresse. J’ai aimé rencontrer les clients et recevoir les commandes. J’y vois plus clair maintenant et je me vois bien travailler dans le commerce international, d’autant que j’adore voyager. L’an prochain j’aimerais intégrer un lycée proposant un parcours anglophone, et pourquoi pas ensuite partir étudier à Londres !”

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Découvrir les codes de l’entreprise

Le stage de 3e sort les collégiens de leur zone de confort. Pour Louis, ce sera un peu stressant au début mais je serai moins timide à la fin de la semaine. Je vais de toute façon devoir m’obliger à poser plein de questions pour rédiger mon rapport et en faire le résumé lors de l’oral du brevet blanc”. Sa vision du monde du travail ? J’espère pouvoir faire des expériences dans les laboratoires, et même si je serai encadré par les adultes, j’imagine avoir plus de liberté qu’au collège.

Timéo se rappelle avoir passé de supers moments à rigoler avec une équipe jeune”. Il a aussi assisté à des rendez-vous clients, il s’est rendu sur des chantiers, il a vu comment rédiger des devis, découvert les métiers d’architecte d’intérieur et de maître d’œuvre. “Et j’ai appris qu’il était important d’aller vers les autres.

Pour réaliser un bon stage, Lylou conseille de “postuler là où on se sent le plus à l’aise. Si on est timide, la vente n’est pas le meilleur domaine à tester. Il est aussi très important de chercher une entreprise le plus tôt possible”. Quant à sa première expérience professionnelle, elle retient qu’il “faut être prêt à se donner à 100 %. Je comprends aussi mieux la fatigue des vendeurs, surtout quand les clients sont énervants !”

> La Région accompagne également les jeunes adultes. Découvrez les témoignages de trois d’entre eux, reconvertis ou en voie de, suite au financement de leur formation…

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