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Pêche : “Le carburant, le prix du matériel : tout a flambé”

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Interview – Pierig Madec est pêcheur de crustacés. En 2020, il a bénéficié d’un soutien financier de la Région pour réhabiliter son caseyeur acheté d’occasion. Cette aide lui a notamment permis d’améliorer le confort à bord et de réduire les frais de carburant. Il revient sur le montage de son dossier et le contexte inflationniste difficile pour la profession.

Pierig Madec à bord de Trouz Ar Mor (Crédit DR).

Matelot à la pêche, puis salarié dans le milieu pétrolier, Pierig Madec est revenu à ses premiers amours en 2020, afin de “se rapprocher de sa femme et de son enfant”. Il a alors acheté Trouz Ar Mor (Bruit de la mer), un Bénéteau en plastique de 9,50m de long, et s’est lancé, à son compte, dans le Finistère, comme pêcheur de crustacés.

Une activité pour laquelle il a bénéficié d’une aide du Fonds FEAMPA, en faveur de la transition maritime de la Bretagne. Entretien.

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A quoi vous a servi l’aide de la Région Bretagne ?

J’ai reçu 80 000€ pour améliorer les conditions de travail à bord du bateau, refaire la carène et installer un bulbe d’étrave. Cela forme un renflement à l’avant du bateau, lui apportant une meilleure pénétration dans l’eau et qui permet de réduire la consommation de carburant d’environ 5 % à 10 %.

Trois mois après avoir acheté mon bateau, le prix du carburant flambait

Comment s’est monté votre dossier ?

Il faut évidemment obtenir plusieurs devis, puis les faire valider, avant d’entamer la rénovation du bateau. L’avancement se fait ensuite par étapes. De mémoire, j’ai reçu une première aide pour améliorer la sécurité du bateau, et une fois ces travaux réalisés, une seconde pour réaliser ceux en faveur des économies d’énergie.

Sans cette aide, vous auriez pu lancer votre activité ?

Non et le montant de l’aide n’est pas anodin, même si je regrette qu’elle serve à restaurer un bateau d’occasion plutôt qu’à acheter un bateau neuf. Trouz Ar Mor a 39 ans, mon âge… Si j’avais dû investir dans un bateau neuf, coûtant à peu près 700 000€ pour un bateau équivalent, je n’aurais reçu que 9 000€ d’aides.

Lire aussi – Jeunes pêcheurs : la Région lance un dispositif d’aide à l’achat d’un premier navire

Dans quel contexte vous êtes-vous lancé ?

Seulement trois mois après avoir acheté mon bateau, le prix du carburant flambait. L’inflation se fait sentir partout : sur les charges, le combustible, le matériel de pêche… Les filets ont augmenté de 30 % au cours des 10 dernières années.

La ressource étant là, j’arrive à stabiliser mon activité, mais un rien peut la faire couler. Nous, pêcheurs, sommes très dépendants des prix à la criée. Si les prix étaient plus stables toute l’année, nous serions évidemment plus sereins.

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