Épaves de La Cordelière et du régent : la 1ère campagne de recherche est terminée
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13 Juillet 2018
7 minutes de lecture
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La première campagne de recherche des épaves de la Cordelière et du Regent, menée au large de Brest par le DRASSM s’est achevée le 13 juillet. Les résultats des recherches s’annoncent déjà très prometteurs.
Dans le cadre de sa politique de valorisation du patrimoine, la Région Bretagne a accompagné ce nouveau projet d’investigation aux côtés du Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines du Ministère de la Culture (DRASSM). Cette campagne de recherches sous-marines a été menée par le navire scientifique “André Malraux”, jusqu’au 13 juillet. L’objectif : retrouver les épaves du Marie Cordelière et du Regent, deux navires mythiques qui ont sombré dans les eaux bretonnes, entre le goulet de Brest et la Pointe Saint-Mathieu, en 1512. Ces fouilles sous-marines ont porté sur des fonds encore jamais explorés jusqu’à aujourd’hui, dans une zone de 25 km² près de l’entrée du goulet de Brest. A bord, une équipe composée d’une quinzaine de personnes : archéologues sous-marins, historiens de l’Université de Bretagne Sud et du GIS d’Histoire maritime, roboticiens de l’ENSTA-Brest, géomorphologues de l’IFREMER et experts du SHOM (service hydrographique et océanographique de la marine).
Deux épaves ont été découvertes
Dès cette première opération les résultats enregistrés sont très prometteurs, et d’ores-et-déjà impressionnants. Une épave, sinon deux (qui pourraient avoir simultanément coulé dans le cours du Moyen-Age ou au tout début du XVIe siècle) ont été découvertes. L’analyse en cours de quelques poteries prélevées en plongée sur le site devrait permettre d’affiner cette chronologie. Si la datation proposée était confirmée, le site découvert entre la baie de Bertheaume et l’anse de Camaret entrerait d’emblée dans la très courte liste des épaves de cette période recensée dans le monde. Son étude réclamera en revanche un dispositif complexe car les vestiges archéologiques localisés sont situés à une profondeur importante et dans une zone balayée par de très forts courants de marée.
Crédit photo : Frédéric Osada / Images Explorations/ DRASSM
Michel L’Hour (directeur du DRASSM) Olivia Hulot co-directrice du Projet Cordelière, Philippe Alain, ingénieur chef de produit au sein de la société IXBlue partenaire du projet et Luc Jaulin, professeur en robotique au sein de l’école d’ingénieurs ENSTA-Bretagne, face aux écrans de contrôle durant l’acquisition des données de prospection.
Analyse de milliers de données
L’absence de pièces d’artillerie, en bronze et en fer, conduit pour l’heure à ne pas identifier la ou les épaves mises au jour comme celles de la Cordelière et du Regent. Mais les responsables du projet se réservent la possibilité de mieux explorer cette première hypothèse car les caractéristiques du site sont extrêmement proches de celles que l’on conjecturait pour les épaves recherchées. A cet effet, les archéologues vont désormais procéder à une analyse méthodique des milliers de données électroniques recueillies au cours de l’opération afin de vérifier la nature d’une série d’anomalies détectées dans l’épaisseur du sédiment marin. Par ailleurs, le robot du DRASSM, Hilarion, a été mis dès cette première campagne à contribution pour recueillir des informations inédites sur un certain nombre des anomalies repérées. Ces reconnaissances ont révélé une série d’objets historiques et archéologiques des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles.
Les recherches de la Cordelière et du Regent devraient se poursuivre en 2019. Le site découvert cette année pourrait faire à cette occasion l’objet d’une expertise méthodique associant à des interventions directes des archéologues en plongée et la mise en œuvre de systèmes robotiques très performants.
Un peu d’histoire
Construit en 1498 sur ordre de la duchesse Anne de Bretagne, la Marie Cordelière était à l’époque l’un des navires de guerre les plus puissants de la flotte bretonne. Le 10 août 1512, au terme d’un combat épique contre les forces anglaises, entre le goulet de Brest et la pointe Saint-Mathieu, le bateau fait naufrage en même temps que le Regent, fleuron de l’armada britannique, avec lequel il combattait bord-à-bord. Depuis, plus aucune trace des vaisseaux engloutis depuis plus de 500 ans…
De part son héritage littoral, la Région a décidé de mettre à l’honneur l’archéologie sous-marine, au titre de sa politique de valorisation du patrimoine. En 2016, la Région a ainsi lancé un appel à projets, baptisé NEPTUNE, pour soutenir financièrement des initiatives en matière d’archéologie sous-marine. NEPTUNE se déploie à la fois en mer, sur l’estran et dans les estuaires car le milieu sous-marin breton, le long de ses 2km de littoral et autour de ses 800 îles et îlots, est loin d’avoir révélé tous ses trésors.
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