Dom Bretanii : 30 ans de Bretagne à Poznan !

Crédit photo : Région Bretagne. Elzbieta Sokolowska, directrice de la Dom Bretanii, Katja Krüger, conseillère régionale chargée des coopérations internationales et Elwira Wróbel qui va succcéder à Elzbieta à la direction de la Maison de la Bretagne à Poznan.

En 30 ans d’activités, la Maison de la Bretagne à Poznan est devenue un des acteurs les plus dynamiques du rayonnement culturel de la Bretagne dans le monde. Son histoire, son fonctionnement et sa programmation sont uniques dans la galaxie des organisations bretonnes à l’étranger.

L’amitié britto-polonaise qui a permis la naissance de la Maison de la Bretagne à Poznan, prend ses sources dans les années 1980, lorsque le journal Ouest-France et le département d’Ille-et-Vilaine organisent une campagne de dons en direction de la population qui souffre de restrictions et de la loi martiale alors en vigueur en Pologne. Les liens de solidarité et d’amitiés créés à cette époque conduisent une quinzaine de communes à se jumeler avec la Pologne et à la naissance d’une association Ille-et-Vilaine-Poznań, devenue Bretagne-Pologne.

Un programme culturel ambitieux
Trente ans plus tard, la liste des événements culturels bretons de qualité qui y ont été organisés est impresionnante. Bon nombre de pointures du chant, de la musique et de la danse bretonne s’y sont produits, de Jacky Molard à Annie Ebrel en passant par Skolvan, Startijenn, Krismen, Nolwenn Korbell, Jean-Michel Veillon, Jean-Luc Thomas et bien d’autres. Les murs de la Dom Bretanii ont aussi accueilli des expositions de photographes de talent comme Fabrice Picard, René Tanguy et aujourd’hui celle d’Alain Amet. On y a vu les affiches du « plus polonais » des graphistes bretons, Fañch Le Henaff qui a fait une partie de ses études en Pologne et s’est nourri auprès de l’école de graphisme polonais.

Au fil des ans, films, pièces de théâtre, résidences d’artistes, master class et festoù-noz se sont succédés à un rythme soutenu par la conviction de ses animateurs. Des passionnés, dont le musicien Michal Zak, le professeur de danses bretonnes Tomas Kolwalczyk, et sa directrice Elzbieta Sokolowska à qui vient de succéder Elwira Wróbel, une autre cheville ouvrière de l’association. Année après année, tous mettent à profit leurs congés d’été pour arpenter la Bretagne et en ramener des pépites.

A l’occasion des 30 ans de la Dom Bretanii, Katja Krüger, conseillère régionale chargée de coopérations européennes et internationales a rappelé que « plus d’une centaine d’artistes et conférenciers bretons » se sont produits à la Dom Bretanii depuis 30 ans. Elle a aussi souligné l’attachement de la région à cette structure : après la ville de Poznań, la Région Bretagne est aujourd’hui son principal soutien financier.

La Maison de la Bretagne dans le cœur historique de Poznan
Crédit photo : Région Bretagne. La Maison de la Bretagne dans le cœur historique de Poznan


Au-delà des manifestations culturelles, la Maison de la Bretagne accueille aussi des scolaires, participe à des projets européens et propose des cours de danses bretonnes. Elle a aussi permis à plusieurs milliers de Polonais de s’initier au français et de découvrir la francophonie, notamment en fréquentant sa bibliothèque.

Elle publie aussi une gazette annuelle qui livre, en polonais, des articles de fond sur la culture bretonne. Pas moins de 27 numéros de la Gazeta Bretonksa ont ainsi été publiés depuis son lancement. Dans sa dernière livraison, à découvrir ici, on y parle de Route du Rhum, de Jack Kerouac ou de la famille de mosaïstes Odorico qui a laissé son empreinte à Rennes, Nantes et Dinard.

Une source d’inspiration pour les artistes
Mise en place pour prolonger l’élan d’amitié et de solidarité entre la Bretagne et la Pologne, la Maison de la Bretagne a dépassé les ambitions initiales de ses fondateurs. Comme le soulignent les musiciens bretons Annie Ebrel et Jean-Luc Thomas, qui ont témoigné par vidéos à l’occasion de ses 30 ans, elle a permis aux artistes et à la culture bretonne d’aller à la rencontre de nouveaux publics, de faire connaître la Bretagne en Pologne et inversement.


Mais elle a aussi contribué à nourrir la réflexion des artistes polonais sur leur propre culture et la manière de la préserver. Evoquant sa découverte du fest-noz lors d’un premier voyage, le musicien Michal Zak reconnaît qu’il se sentait « jaloux car ce format si authentique, si sincère, si particulièrement humain » n’existait alors pas dans son pays. Comme l’Irlande a nourri de nombreux acteurs de la culture bretonne, par le biais de la Dom Bretanii, c’est aujourd’hui la Bretagne qui inspire une génération d’acteurs du renouveau de la culture populaire polonaise. « Grâce aux danses et musiques bretonnes, nous avons pu renouer avec notre propre culture traditionnelle ».

Découvrez les témoignages vidéos des artistes bretons et polonais qui participent à la vie de la maison de la Bretagne à Poznan. A voir aussi le site web de la Dom Bretanii