La Région œuvre pour la biodiversité sur les canaux de Bretagne : des maisons éclusières aménagées pour l’accueil des chauves-souris
17 juillet 2025
4 minutes de lecture
Propriétaire des canaux bretons mais aussi de leurs berges, des maisons éclusières et des chemins de halage, la Région a pour mission de les entretenir et de les valoriser. Garante de ce patrimoine d’exception, la collectivité a aussi fait le choix de mieux connaître et protéger la biodiversité présente. Dans le cadre d’un plan d’actions dédié, adopté fin 2023, la Région a ainsi aménagé au sein de 21 maisons éclusières des équipements favorables à l’accueil des chauves-souris. Anne Gallo-Kerleau, Vice-présidente aux canaux, s’est rendue jeudi 17 juillet à Saint-Marcel, à la maison éclusière de la Née, pour faire un premier point d’avancement sur ces actions.
Particulièrement affectées par l’érosion de la biodiversité, 22 espèces de chauves-souris sont aujourd’hui comptabilisées en Bretagne. Selon une récente étude du programme Vigie Nature, porté par le Muséum national d’Histoire naturelle et l’Office Français de la Biodiversité, 43% de leur population a disparu du territoire métropolitain entre 2006 et 2021.
En amont du plan d’action pour la biodiversité des Canaux, la Région Bretagne s’est donc associée au Groupe Mammalogique Breton (GMB) pour définir les enjeux prioritaires de conservation de ces mammifères sauvages. Suite à un diagnostic des emprises, ouvrages et bâtiments, 32 maisons éclusières (sur les 170 que compte la Bretagne) ont été identifiées pour l’accueil et la dispersion des chauves-souris.
21 d’entre elles ont d’ores et déjà fait l’objet de travaux d’aménagement dont celle de la Née à Saint-Marcel (56), sur le canal de Nantes à Brest, visitée ce matin par Anne Gallo-Kerleau :
- Lorsque la maison est équipée d’une cave, des cloisonnements sont réalisés pour favoriser l’hibernation des chauves-souris. En complément, des gîtes artificiels (briques plâtrières, parpaings…) vont être installés, ainsi que des accès sécurisés pour les chauves-souris.
- Dans les éventuels combles et dépendances (appentis, garage…), ces espaces sont aménagés pour qu’ils soient favorables à la mise-bas des chauves-souris. Des accès et des gîtes artificiels pour les chauves-souris sont aussi prévus, les fenêtres et tabatières seront elles condamnées pour assombrir au maximum les lieux.
- Sur chaque site identifié, deux nichoirs en bois seront positionnés sur la façade des maisons éclusières.
Un plan d’actions global à horizon 2030
Traversant la Bretagne du Nord au Sud et d’Est en Ouest, les canaux de Bretagne jouent un rôle majeur pour la biodiversité dans notre région, permettant à de nombreuses espèces animales et végétales d’y accomplir leur cycle biologique, d’y vivre et s’y déplacer.
Ce véritable réseau écologique, parsemé d’écluses et de maisons éclusières, se distingue par une grande densité d’annexes hydrauliques, de bras-morts et de mares qui constituent des îlots de biodiversité.
Outre l’accueil des chauves-souris, le plan d’action adopté fin 2023 permettra, par exemple, la création de 40 nouvelles mares (16 étaient déjà installées fin 2024) et la restauration de la moitié de celles existantes, d’ici à 2030, permettant, entre autres, l’accueil et la reproduction de nombreuses espèces d’amphibiens.
Autre exemple : cet hiver, la Région a planté près de 1 500 arbres sur le domaine fluvial, pour favoriser la préservation de la ressource en eau, la séquestration du carbone et la reconstitution des continuités écologiques.
La biodiversité sur les canaux de Bretagne :
614 espèces animales
32 000 arbres et 440 ha de surface boisée
700 espèces végétales
Partager :