LE FAUX DU VRAI | Les éoliennes en mer, ça ne sert à rien ?!
Pour aller plus loin, consultez notre FAQ !
👉 Pas si simple…
Il est vrai que le vent ne souffle pas en permanence. Comme toute énergie renouvelable, l’éolien en mer est intermittent. Mais cette caractéristique est intégrée dans la planification énergétique. En mer, le vent est plus régulier et plus fort qu’à terre : le facteur de charge y est d’environ 25 %, contre 10 % pour l’éolien terrestre. Autrement dit, les éoliennes offshore produisent plus souvent à pleine puissance.
En Bretagne, la production locale d’électricité ne couvre aujourd’hui qu’entre 15 et 20 % de nos besoins. Développer les énergies renouvelables (éolien terrestre et en mer, solaire, hydrolien…) est donc indispensable pour renforcer notre autonomie énergétique et limiter notre dépendance aux énergies fossiles.
👉 Faux !
Le développement de l’éolien en mer permet la montée en puissance de la filière industrielle bretonne : assemblage des flotteurs et des éoliennes dans nos ports, adaptation des infrastructures, montée en compétences des acteurs locaux, création d’emplois qualifiés…
La filière éolienne bretonne mobilise un large réseau d’acteurs publics et privés, structurés autour de Bretagne Ocean Power, un groupement porté par l’agence économique de la Région, Bretagne Développement Innovation.
En 2021, les énergies marines renouvelables représentaient 6 500 emplois en France, dont 13 % en PME et autant en ETI. Les projets d’éoliens flottants en Bretagne sont une opportunité majeure pour l’économie du Grand Ouest.
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👉 Pas si simple… On y travaille !
La coactivité entre énergies marines et pêche est un sujet complexe, mais pas une impasse. La Région s’engage à préserver cette coactivité, en lien étroit avec les professionnels du secteur. En Bretagne, chaque projet fait l’objet d’études approfondies, au cas par cas. Cela passe par des études sur les pratiques de pêche, l’utilisation des engins, ou encore les profondeurs de pêche.
Contrairement à d’autres pays où la pêche est strictement interdite dans les parcs, en France, la décision revient au Préfet maritime. L’objectif ? Garantir la sécurité des pêcheurs tout en maintenant l’accès aux zones de pêche lorsque c’est possible.
Les technologies évoluent et les éoliennes en développement sont de plus en plus puissantes ce qui permet de les installer de plus en plus loin des côtes, et donc de limiter les éventuelles interférences avec les zones de pêche. C’est le cas du futur parc de Bretagne Sud, qui sera le premier parc flottant commercial de France.
À savoir : certaines structures d’éoliennes provoquent un « effet récif » ou la structure de l’éolienne attire des espèces comme les coquillages ou les crustacés en créant des habitats favorables à leur développement.
👉 Pas si simple…
À long terme, les bénéfices des projets, sur le climat et la réduction des émissions de gaz à effet de serre, sont bien plus importants que les effets potentiels sur la faune marine. Comme tout projet d’aménagement, un parc éolien peut avoir un impact sur l’environnement. Mais ces impacts sont étudiés selon une méthode rigoureuse qui consiste à éviter – réduire – compenser.
Les projets en mer sont une opportunité unique pour mieux connaître le milieu marin. Pour le parc de Saint-Brieuc, plus de 30 études ont été menées. Ces recherches permettent d’identifier les espèces présentes, les habitats sensibles ou encore les corridors migratoires. Des mesures sont ensuite prises pour limiter les effets sur la biodiversité.
A savoir : certains effets peuvent être bénéfiques ! Des observations récentes dans la baie de Saint-Brieuc montrent une abondance record de coquilles Saint-Jacques dans la zone d’influence du parc. Ainsi, certaines fondations d’éoliennes créent même des zones refuges pour la biodiversité marine, ce qu’on appelle « l’effet récif ».
👉 Faux !
Depuis plus de 10 ans, la Région Bretagne a choisi une approche participative pour accompagner le développement des énergies marines. Dès 2010, elle a mis en place la Conférence régionale mer et littoral, qui réunit élus, associations, acteurs économiques et usagers de la mer.
Cette instance est devenue un modèle national. C’est elle qui identifie les zones propices à l’accueil de futurs parcs, en cherchant à minimiser les conflits d’usage. Ces propositions sont ensuite transmises à l’État, qui reste décisionnaire, mais en s’appuyant sur les remontées du terrain.
Le processus est long, transparent et balisé par plusieurs phases de concertation :
- repérage des zones les moins sensibles,
- appels à manifestation d’intérêt,
- appels d’offres,
- désignation d’un porteur de projet,
- études environnementales,
- enquêtes publiques…
La Région Bretagne joue ici un rôle de facilitateur et de garant de l’intérêt général, pour que la transition énergétique se fasse dans le respect du territoire et de ses habitants.
👉 Faux !
Une éolienne n’est pas une structure définitive : elle peut être démontée et recyclée, contrairement à une centrale nucléaire. Le démantèlement se fait à terre, facilitant le tri des matériaux et la récupération des terres rares. Tous les composants sont réutilisables, recyclables ou éliminables, ce qui permet un recyclage quasi complet.
Le cahier des charges du futur parc d’éoliennes flottantes au sud de la Bretagne impose un recyclage à plus de 90 % des flotteurs, pales et mâts, sous peine de sanctions. La filière progresse, mais le principal défi reste la valorisation des 10 % restants des pales, faites en matériaux composites.