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Naissance de « La Coop des masques », bretonne et solidaire

Initiée il y a moins de 3 mois, la mission créée par la Région Bretagne en vue de relancer une production locale de masques de protection entre dans sa phase de réalisation. Le projet porté par les collectivités bretonnes a été officiellement présenté, ce vendredi, par Loïg Chesnais-Girard, Président de Région, et Alain Cadec, président du Département des Côtes d’Armor. C’est à Grâces, près de Guingamp, que la Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) nouvellement constituée doit prochainement prendre ses quartiers. La future usine aura une capacité de production de 30 à 45 millions de masques par an. Trente-six salariés seront recrutés localement.

Crédit photo : Région Bretagne – (de g. à d.) Guy Hascoët, Président du Conseil d’administration provisoire de la SCIC, Loïg Chesnais-Girard, Président de la Région Bretagne, Alain Cadec, Président du Département des Côtes d’Armor, et Romain Boutron, VP finances et budget du CD 22

« La Coop des masques » est l’aboutissement d’un projet breton mené en partenariat par les collectivités de la région. Elle correspond à une demande, largement exprimée, de reprise en main de cette filière stratégique, tout en s’assurant de sa viabilité au travers d’un modèle coopératif pérenne, ancré sur le territoire.

La relocalisation d’une production de masques FFP2 et chirurgicaux doit répondre aux besoins courants des professionnels bretons des secteurs de la santé, du médico-social ou encore de l’agroalimentaire, mais doit aussi permettre de sécuriser les approvisionnements en masques sur des périodes de forte tension du marché, comme ce fut le cas durant la période du confinement.

Premiers masques fabriqués en novembre

Durant l’été, l’essentiel du travail portera sur l’achat des locaux, sur la ZI de Grâces. L’opération est portée par Breizh Immo*, futur propriétaire des murs dont la SCIC sera locataire. Suivront l’achat et l’installation des lignes de production, d’ici à l’automne, en parallèle du recrutement des équipes.

Le démarrage de la fabrication est prévu en novembre, avec un premier objectif de 70% des volumes de production le mois suivant, avant d’atteindre un rythme de croisière dès janvier 2021.

Dans un deuxième temps, l’entreprise pourrait ensuite élargir sa gamme d’équipements de protection individuels (EPI) et se tourner vers une production de matière première. L’accès à des textiles non tissés, base filtrante utilisée, notamment dans la conception des masques, est un enjeu stratégique en vue de sécuriser l’ensemble de la chaîne de production. Une réflexion est en cours sur ce point, en lien avec le Centre européen des textiles innovants (CETI) de Tourcoing, où des solutions recyclables ou d’écoconception sont à l’étude.

Associer un maximum d’acteurs et de citoyens

Outre l’intérêt manifesté par l’État pour le projet breton, « La Coop des Masques » s’appuie avant tout sur une diversités d’acteurs de la région et leurs besoins réguliers, afin de garantir la viabilité de l’usine qui vise une production de 30 à 45 millions d’unités par an pour un chiffre d’affaires évalué de 10 à 15M €. Ces capacités pourraient être augmentées en cas de pic de la demande dans un contexte sanitaire particulier.

Le statut coopératif de la SCIC traduit la volonté politique de fédérer différentes parties prenantes. Cinq collèges formeront le capital social de l’entreprise : acteurs publics et usagers, mais aussi salariés et citoyens, afin que le projet appartienne à tou.te.s. Une campagne de crowdfunding permet, dès à présent, aux Bretonnes et Bretons de devenir sociétaires avec l’achat de parts sociales non rémunérées (50 € chacune). La participation citoyenne pourra atteindre un quart du capital social de 2 M€.

D’ores et déjà, de nombreux acteurs socio-économiques ont rejoint le projet : La Mutuelle Familiale, Médecins du Monde, Lessonia (cosmétiques), ainsi que des acteurs hospitaliers et médico-sociaux. De leur côté, la Région Bretagne et le Département des Côtes d’Armor se prononceront, début juillet, sur des participations de 200 000 € et de 50 000 € respectivement.

Ma volonté est que nous ne connaissions plus de pénuries de masques à l’avenir en Bretagne. Et pour cela, nous nous prenons en main avec ce projet solidaire issu du territoire. Après l’avoir initié avec ses acteurs, il est normal que la Région et le Département soient les premières collectivités à entrer au capital de la SCIC.

Loïg Chesnais-Girard, Président de la Région Bretagne

Ces trois derniers mois nous ont révélé l’extrême importance que revêt la souveraineté de la Bretagne dans la fourniture de masques. Nous concrétisons une volonté de réindustrialisation avec la création d’une trentaine d’emplois, dans la région de Guingamp, par un projet viable, compétitif et bien dimensionné, qui ne dépend pas de besoins conjoncturels.

Alain Cadec, Président du Département des Côtes d’Armor

* Outil de portage dédié au financement d’investissements immobiliers qui rassemble la Région Bretagne, les chambres consulaires et des banques.

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